Chemin de Pâques – 10 avril

Vendredi saint

Nous vous proposons chaque jour un temps de méditation, un chemin vers Pâques.

Les textes sont en grande partie tirés d’un parcours proposé par l’Église Protestante de Genève (Vers la lumière).

Prière

Emmanuel Fuchs, pasteur

Tout a commencé dans la dure nuit de la crèche de Palestine.
Dès le début, Seigneur, tu as mangé le pain de la détresse humaine,
avec la pauvreté et l’exil, avec la méfiance des tiens,
avec le poison du mépris disséminé pour te réduire au silence.
Quelle fidélité Seigneur, pour te rendre jusqu’au bout de ta mise en chair en notre humanité !
Quelle passion, Seigneur, pour traverser l’absolue désolation et la mort afin de passer dans la vie espérée !
Que dire Seigneur, nous qui ne sommes pas exempts de reniements et de compromissions, nous qui avons tant de peine à aller au bout de nos engagements, sinon nous agenouiller devant toi avec l’émerveillement de notre merci et notre amour en retour.
Amen

Psaume 31

Seigneur, je remets ma vie dans tes mains

Psaume de David, pris dans le livre du chef de chorale.

Le SEIGNEUR est mon abri, que je ne sois jamais couvert de honte !
Tu es fidèle, délivre-moi !
Tends l’oreille vers moi, viens vite à mon secours !
Sois pour moi le solide rocher qui m’abrite, l’endroit sûr qui peut me sauver.
Oui, mon rocher, c’est toi, et tu me protèges avec puissance.
Guide-moi et conduis-moi pour montrer ta gloire.
Fais-moi sortir du piège qu’ils m’ont tendu,
car toi, tu me protèges avec puissance !
Je remets ma vie dans tes mains.
Tu m’as libéré, SEIGNEUR, toi le Dieu fidèle.
Je déteste ceux qui adorent les faux dieux,
moi, j’ai confiance dans le SEIGNEUR.

Je danse de joie à cause de ton amour,
car tu as vu mon malheur, tu as compris ma grande souffrance.
Tu ne m’as pas livré aux mains de l’ennemi,
tu m’as remis debout, tu m’as rendu la liberté.

SEIGNEUR, pitié pour moi ! J’étouffe !
Mes yeux sont brûlés par le chagrin, je suis complètement épuisé.
Je passe ma vie à souffrir et mes années à gémir.
Mes péchés m’enlèvent toute énergie, et mes forces m’abandonnent.
Tous mes ennemis, et surtout mes voisins, me lancent des insultes.
Ceux qui me connaissent ont peur de moi.
S’ils me voient dans la rue, ils s’enfuient.
Je suis comme un mort qu’on oublie,
je ressemble à un plat cassé.
J’entends les mensonges que beaucoup disent sur moi.
La peur est partout.
Tous ensemble, ils se mettent d’accord contre moi,
ils ont l’intention de me faire mourir.

Mais moi, j’ai confiance en toi, SEIGNEUR.
Je dis : « Mon Dieu, c’est toi. »
Mes jours sont dans tes mains,
délivre-moi de mes ennemis, de ceux qui me poursuivent !
Je suis ton serviteur, fais briller sur moi ton visage,
sauve-moi par ton amour !
SEIGNEUR, quand je fais appel à toi,
ne me laisse pas couvert de honte,
mais remplis de honte les gens mauvais !
Qu’ils se taisent pour toujours dans le monde des morts !
Ferme la bouche de ces menteurs !
Oui, ils parlent sans respect, avec orgueil et mépris, contre celui qui t’obéit.
SEIGNEUR, ils sont grands,
les bienfaits que tu réserves à ceux qui te respectent !
Devant tout le monde, tu les offres à ceux qui se réfugient en toi.
Eux, tu les caches à l’abri de ton visage, loin des attaques des gens,
tu les protèges contre les paroles méchantes.

Merci au SEIGNEUR !
J’étais comme une ville attaquée,
mais son amour a fait pour moi des actions étonnantes.
J’étais désespéré et je pensais :
« Tu m’as chassé loin de tes yeux. »
Mais tu m’as entendu quand je t’ai supplié,
quand j’ai crié vers toi.

Aimez le SEIGNEUR, vous tous, ses amis fidèles.
Le SEIGNEUR protège ceux qui croient en lui,
mais il punit durement les orgueilleux.
Soyez forts, reprenez courage,
vous tous qui comptez sur le SEIGNEUR !

La Bible Parole De Vie, Villiers-le-Bel: Société Biblique Française, 2000.

Jean 19, 23-30

Quand les soldats ont cloué Jésus sur la croix, ils prennent ses habits. Ils en font quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prennent aussi son grand vêtement. C’est un vêtement sans couture, il est tissé d’un seul morceau, de haut en bas.
Les soldats se disent entre eux :
« Ne le déchirons pas.
Mais tirons au sort pour savoir qui aura ce vêtement. »
Ainsi, ce qui est écrit dans les Livres Saints se réalise :
« Entre eux, ils ont partagé mes habits.
Et ils ont tiré au sort pour savoir qui aura mon vêtement. »a
Voilà ce que les soldats ont fait.
Près de la croix de Jésus, il y avait sa mère, la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie de Magdala. Jésus voit sa mère. Il voit, auprès d’elle, le disciple qu’il aime. Jésus dit :
« Mère, voici ton fils. » Ensuite il dit au disciple :
« Voici ta mère. »
Alors, à partir de ce moment, le disciple prend Marie chez lui.

La mort de Jésus

Après cela, Jésus sait que tout est fini. Tout ce qu’on lit dans les Livres Saints doit arriver.
C’est pourquoi Jésus dit :
« J’ai soif.b »Il y a là un récipient plein de vinaigre. Les soldats trempent une éponge dans le vinaigre, ils mettent l’éponge au bout d’une branche d’hysopec et ils l’approchent de la bouche de Jésus. Jésus prend le vinaigre. Ensuite il dit :
« Tout est fini. »
Il baisse la tête et il meurt.

a Psaume 22.19.
b Voir Psaumes 22.16 ; 69.22.
c L’hysope est une petite plante de bonne odeur. Elle était utilisée dans les cérémonies de purification.
La Bible Parole De Vie, Villiers-le-Bel: Société Biblique Française, 2000.

Commentaire

Comment traduire cette dernière parole de Jésus : « tout est fini »; ou alors « tout est achevé » ou encore « tout est accompli » ?
Si l’on opte pour « tout est fini », cela laisserait penser que Jésus voyant la mort arriver constate que c’est effectivement la fin de son parcours, il reconnaît avec une certaine amertume son échec. C’est une possibilité, mais elle est lourde de sens.
Ne peut-on pas déceler dans ces mots même de Jésus autre chose qu’un constat d’échec ? Si nous choisissons l’option de « tout est accompli », cela change passablement notre manière de comprendre cette parole du Christ.
Cela peut faire penser à ce moment quand on attend des amis et qu’on a travaillé toute la journée, le repas est prêt, la table est mise, les invités peuvent arriver, la soirée peut commencer ; tout est « accompli », tout est prêt.
Dans cette parole du Christ, il y a derrière cet apparent constat d’échec une intuition que dans cette mort quelque chose commence, un peu comme si Jésus disait : « ce que je devais faire, je l’ai fait, je peux m’en aller en paix ».
Un choix de traduction qui traduit une espérance ! « Tout est fini » nous oblige à regarder derrière, dans le passé ; il n’y a plus d’espoir… « Tout est accompli » en revanche nous permet de regarder devant, de nous projeter vers l’avenir.
Aujourd’hui nous pouvons redire avec confiance que la croix n’est pas la fin, mais le début d’une histoire nouvelle.
Un indice important se trouve dans le fait que cette Parole est prononcée par le Christ en croix. Ne l’aurions-nous pas plutôt attendue de la part du Christ ressuscité au matin de Pâques ? Jésus triomphant de la mort, sortant du tombeau au son des trompettes aurait pu dire : « Tout est accompli… j’ai triomphé de la mort ». Or c’est précisément à la croix que Jésus annonce que tout est accompli, comme pour dire que c’est là que se joue quelque chose d’unique, d’irrémédiable. Tout est accompli quand le ciel pleure sur Jérusalem, quand l’obscurité a envahi le pays, quand la violence a atteint son paroxysme. C’est au cœur de cette réalité tellement humaine et pas dans le monde des anges que tout est accompli. C’est donc au cœur de notre réalité quotidienne, peut-être difficile, parfois même vide de sens que nous devons creuser pour trouver un sens à cette parole et faire le choix de la traduction : non pas « tout est fini » mais « tout est accompli » et affirmer cette conviction que même si le sens ne m’est pas donné, le Seigneur ne m’a pas abandonné. Alors qu’à la croix tout semble fini, tout ne fait que commencer, car la vie est en marche d’une manière nouvelle.

Un si grand miracle

David et Rebecca Durham – JEM514.

Dieu, quel amour pour moi, quelle patience.
Tu as conduit vers toi mon ignorance.
Comment pouvais-je alors saisir
Ce que ton cœur voulait m’offrir ?

Un si grand miracle, un don si précieux,
Ta mort à la Pâque nous ouvre les yeux.
Ton salut remplace ma condamnation,
Mon péché s’efface par ta rédemption.
Loué sois-tu, Dieu tout-puissant,
      loué sois-tu.

Ce don si merveilleux, comment le vivre,
Sans le répandre à ceux que tu veux suivre,
Sur les chemins où ils s’égarent,
Loin de la vie et de l’espoir ?

Prière

Emmanuel Fuchs, pasteur

Jour du grand silence. Jésus repose dans la tombe : tout est fini se disent les disciples. Dieu s’est tu.
Mais ton silence Seigneur n’est pas le silence de la mort : que tout en moi se taise et s’apaise pour découvrir la Vie qui jaillit de ton silence, pour voir ta lumière éclairer la nuit d’un feu nouveau et pour qu’apparaisse dans le doute un chemin d’espérance.
Seigneur, fais-moi la grâce de ne pas fuir devant ton silence mais d’attendre avec patience le murmure doux et léger de ton amour.
Amen

Bénédiction

Emmanuel Fuchs, pasteur

Le Christ en croix est le signe donné par Dieu à notre désarroi et à notre espérance. Tout dé- pouillement conduira à la grandeur du matin de Pâques.
Que la paix de Dieu nous habite et nous conduise à travers l’obscurité de ce jour jusqu’à la douce lumière du matin de Pâques.
Amen

Chant 

Introduction de Bertrand :
Jean-Marc Razafindranary est un de mes collaborateur à la Ligue pour la Lecture de la Bible en France.
Je vous propose ici un chant composé pour le Vendredi Saint mis en ligne sur notre site et sur notre page FaceBook.
Bon écoute à vous

Pour marque-pages : Permaliens.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *